Tout comme Jules, Everett regardait la route, ne l'aillant pas quittée une seule seconde, malgré la fatigue qui commençait à faire son effet. Après presque 2 jours sans dormir, c'était plutôt normal, mais tant qu'ils ne seraient pas en sécurité, Everett ne s'autoriserait pas à fermer les yeux. Ils avaient beau avoir mis des kilomètres entre eux et leur ancien boss, Everett était plus que conscient que l'épée de Damoclès au dessus de leur tête n'était pas prête de disparaître.

La question de Jules le tira de ses pensées et il tourna la tête vers lui, appréciant la beauté de son profil où il pouvait lire des traces de peur même si Jules était maître dans l'art de masquer ses émotions, Everett avait apprit à le connaître. Il posa sa main sur la sienne, son pouce caressant doucement le dos avant de lui répondre : "Je pense oui, c'est un ancien collègue qui m'a donné ce tuyau, tant qu'on se fond dans la masse et qu'on reste tranquilles un moment...ça devrait aller.". Everett aurait voulu répondre franchement à son compagnon, lui dire qu'ils seraient en sécurité jusqu'à ce que la vieillesse les emporte, mais il ne pouvait décemment pas lui mentir, pas après lui avoir révéler qu'il n'était pas un dealer, mais un flic sous couverture, et encore, il n'était pas rentré dans les détails...

Sa réponse attira un sourire et Everett répondit à son court baiser, trouvant là un peu de réconfort dont il avait tant besoin. Il entrelaça ses doigts avec ceux du jeune homme alors que le taxi tournait dans le quartier, leur future maison ne devait pas se trouver loin maintenant.

Quelques fois, l'ex policier s'était prit à imaginer sa vie avec Jules sans la drogue, et la justice et tout ce bordel. Juste tous les deux, à vivre normalement, dans un vrai appartement, sans fuite, sans les odeurs du snack d'en face. Sans craindre d'apprendre la mort de Jules à la suite d'un échange qui aurait mal tourné...jamais il n'avait pensé alors que cela arriverait vraiment, qu'ils auraient la maison avec la barrière blanche et le labrador qui courrait dans le jardin. Les enfants, mieux valait ne pas y penser, ils n'en n'avait jamais parlé, il fallait dire que dans leur ligne de travail, les enfants ça ne courrait pas les rues.

"C'est pas Ja..." commença Everett avant de se raviser, il ne voulait pas que le taxi se pose des questions et ce n'était peut être pas le moment de remettre ça sur la table, "...c'est presque le paradis..." finit il par dire alors que la voiture passait devant le 3005, s'arrêtant devant leur nouvelle maison.

Elle était des plus simple, et pour dire la vérité, Everett ne s'était pas attendu à un tel luxe alors qu'ils étaient en cavale, mais justement, personne ne viendrait les chercher ici, tant qu'ils couvraient leur traces. Son copain au sein de la police avait été compréhensif, et avait tout arrangé pour que la maison soit prête à leur arrivée, et tout ça, off record. Il lui devait une fière chandelle. Alors que Jules sortait de la voiture, Everett régla la course puis suivit son petit ami qui s'était avancé vers la maison. L'ancien flic eut un flash de la maison de son enfance avant de revenir au présent et de se coller à Jules. Il avait besoin de le sentir contre lui, comme s'il avait peur de le perdre si le jeune homme échappait à son regard, et il n'avait que faire du regard de leur voisin.

"J'espère...je t'avoue que...je ne m'attendais pas à ça..." murmura t'il à l'oreille de Jules avant de déposer un baiser sur sa joue. Everett prit une inspiration puis s'avança vers la porte, dépassant Jules. Il s'apprétait à l'ouvrir mais avant de pousser la porte, il se tourna vers Jules et tendit sa main vers lui, "Allons découvrir notre nouvelle vie babe..."